Difficile pour un commerçant, un restaurateur, un hôtelier de ne pas proposer à ses clients une
bonne connexion wi-fi. Délicat de refuser à son voisin dont la Box vient de lâcher le partage de sa
connexion Internet. Si partager sa connexion Wi-Fi est aujourd’hui une pratique courante, elle n’en
est pas moins sans danger…
Partager son réseau Wi-Fi peut avoir des conséquences graves aux yeux de la loi qui vous assimile à
un fournisseur d’accès. La loi Hadopi oblige à ne pas faciliter le piratage d’oeuvres via son accès
Internet. En pratique, si votre voisin fréquente des sites illégaux, partage des fichiers, c’est votre
responsabilité qui sera engagée. Les Conditions Générales de Vente ou les Conditions Générales
d’Utilisation fournies par les fournisseurs d’accès interdisent formellement cet usage.
Les conséquences du partage d’un réseau Wi-Fi ne se limitent pas aux aspects juridiques et
contractuels. Donner sa clé WEP/WAP à son voisin c’est un peu comme si vous lui confiez les clés de
votre appartement et que vous partiez en Australie. Il aura accès à toutes les pièces de votre
appartement (votre réseau local et tous les ordinateurs qui y sont connectés, bibliothèque iTunes,
répertoires réseaux partagés, périphériques multimédias DLNA etc…) et pourra y faire ce que bon lui
semble.
Troisième élément qui pourrait refroidir vos velléités de partage : le débit de votre connexion. Tout
dépend du débit dont vous disposez et ce que vous en faites bien sûr. Pas trop de souci si vous vous
contentez de surfer sur Internet ou de lire vos mails, plus difficile si vous regardez un film en VOD. La
performance de votre Wi-Fi risque également de pâtir du nombre d’invités. Plus ils sont nombreux,
plus la puissance de la Wi-Fi diminue…
Vous l’aurez bien compris, le partage d’un réseau privé n’est pas sans risque. Mais qu’en est-il des
réseaux publics ?
Comme leur nom l’indique, les réseaux publics sont des réseaux ouverts à tous ; fonctionnant parfois
sans système d’authentification, ils constituent une véritable aubaine pour les pirates qui peuvent
accéder aux informations qui transitent entre vous et le point de connexion. Des pirates qui ne se
contenteront pas de récolter des données mais qui pourraient également utiliser les failles du réseau
pour diffuser des programmes malveillants.
Faut-il pour autant fuir les réseaux publics ? Non, bien évidemment, mais leur utilisation ne va pas
sans quelques précautions…
Un réseau privé virtuel ou VPN apparaît indispensable si vous souhaitez vous connecter sur le réseau
de votre entreprise à partir d’une connexion non sécurisée. Le chiffrement des données qui circulent
sur le VPN contrarie fortement la tâche des pirates. L’accès à un réseau VPN n’est pas monnaie
courante, plus facile par exemple d’utiliser des connexions sécurisées de type SSL (Secure Sockets
Layer) en activant l’option « Toujours utiliser HTTPS » pour vous protéger. Vous pouvez aussi jeter un
oeil du côté de l’extension de sécurité informatique libre HTTPS Everywhere. Cette extension
chiffrera vos communications sur de nombreux sites. Si vous n’êtes pas partageur, vous pouvez
simplement désactiver la fonction « Option de partage » dans les préférences système ou le panneau
de configuration de votre ordinateur, en fonction de votre système d’exploitation. Windows propose
une option « Réseau public » conçue pour empêcher que votre ordinateur soit visible par les
ordinateurs qui vous entourent.
Même si vous n’êtes pas en train de surfer sur Internet, sachez que votre système Wi-Fi est bavard et
qu’il continue à émettre des informations sur ce qui l’entoure. Désactivez-le pour plus de sûreté si
vous travaillez sur un document Word par exemple. Vous ferez des économies de batterie !
Les beaux jours arrivent, un dernier conseil avant de vous précipiter dehors pour travailler les pieds
en éventail : équipez-vous d’un bon antivirus et d’une crème de protection !
Source : pro.orange.fr